La maladie de Hodgkin, ou lymphome de Hodgkin doit son nom au médecin Thomas Hodgkin qui, au XIXe siècle (en 1832), identifia pour la première fois les lymphomes. C'est un cancer malin du système lymphatique au même titre que les lymphomes non hodgkiniens. Ce type de lymphome ne représente que 10 % de tous les lymphomes.
Définition de la maladie de Hodgkin
Selon les statistiques sur les lymphomes, bien que la maladie de Hodgkin puisse affecter des gens de tout âge, ce sont essentiellement les adolescents, les jeunes adultes (25-29 ans pour les hommes et 20-24 ans pour les femmes) et les personnes âgées (80-84 ans) qui sont concernés. En 2018, 2 127 personnes ont été concernées dont 58 % d'hommes.
Cette pathologie est caractérisée par la présence de cellules capables de changer de forme au sein des lymphocytes : les cellules de Reed-Sternberg. Quoique dérivées des lymphocytes B, ces cellules sont incapables de synthétiser les immunoglobulines (protéines sécrétées par les lymphocytes B pour protéger l'organisme contre les agressions microbiennes).
Bien que la cause de ces lymphomes ne soit pas connue, dans un tiers des cas on trouve des traces du virus Epstein-Barr (à l'origine de la mononucléose) dans les cellules tumorales. De plus, l'apparition de la maladie de Hodgkin semble favorisée par les déficits immunitaires et par les volumineuses adénopathies médiastinales. La maladie va ensuite se disséminer par voie lymphatique et sanguine. De même, la polyarthrite rhumatoïde augmente de façon considérable les risques de maladie de Hodgkin (source : Congrès 2023 de l’European League Against Rheumatism - Milan, 31 mai - 3 juin 2023).
Remarque : on retrouve également des cellules de Reed-Sternberg dans de rares cas de lymphomes T périphériques.
Maladie de Hodgkin : peu de symptômes
La maladie de Hodgkin entraîne assez peu de symptômes, hormis ceux qu'on retrouve habituellement en cas de lymphome à savoir :
- un gonflement des ganglions lymphatiques (adénopathie), avec parfois des douleurs ganglionnaires à l'ingestion de boissons alcoolisées ;
- une fatigue anormale ;
- des lésions cutanées et/ou des démangeaisons ;
- une splénomégalie (augmentation du volume de la rate) ;
- des sueurs nocturnes importantes ;
- une perte d'appétit (chez 30 à 75 % des malades en fonction de la localisation du cancer) accompagnée d'un amaigrissement (chez 34 % des patients) ;
- une fièvre supérieure à 38 °C.
Remarque : on observe parfois d'autres atteintes viscérales.
Complications associées à la maladie de Hodgkin
La maladie de Hodgkin est susceptible d'entraîner un certain nombre de complications. Les principales sont :
- des leucémies secondaires dues à la chimiothérapie (risque jusqu'à 15 fois supérieur à celui du reste de la population) ; toutefois, de nouveaux protocoles de traitement du lymphome, en particulier ceux à base de médicaments radio-sensibilisateurs (l'adriamycine et la bléomycine dans le cadre du protocole ABVD), rendraient ce risque négligeable ;
- la survenue d'un lymphome non hodgkinien suite à une chimiothérapie, à une radiothérapie ou aux deux ;
- l'apparition de tumeurs secondaires, même 15 ans après une radiothérapie (tout dépend du type d'irradiations reçues par le malade) ;
- des risques d'infarctus du myocarde triplés suite à une radiothérapie du médiastin ;
- des troubles thyroïdiens (hypothyroïdie notamment) dans un tiers des radiothérapies réalisées au-dessus du diaphragme ;
- des infections (notamment des zonas et des pneumopathies) au cours des années qui suivent des traitements ABVD répétés.
Toutefois, aujourd'hui, 60 à 95 % des malades atteints de la maladie de Hodgkin peuvent espérer une guérison complète, s'ils ont été diagnostiqués précocement.
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