Les causes des lymphomes restent aujourd'hui méconnues. La difficulté à déterminer la cause de la maladie de Hodgkin est due au fait que les chercheurs en biologie médicale ne parviennent pas à isoler facilement la cellule cancéreuse de Hodgkin afin de l'étudier. En ce qui concerne les lymphomes non hodgkiniens, des causes possibles ont été avancées. Par ailleurs, de nombreux facteurs de risques ont été identifiés.
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Lymphome : des causes incertaines
On ne connaît pas exactement la cause des lymphomes. Toutefois, certaines affections semblent participer à l'apparition de la maladie.
Lymphomes : les causes médicales envisagées
Parmi les causes éventuelles, mais qui restent à évaluer, on peut citer :
- Un virus tel que :
- l'Hélicobacter pylori, cette bactérie est présente dans 90 % des cas de lymphome du MALT affectant l'estomac (elle augmente aussi les risques de cancer gastrique) ;
- l'Epstein-Barr Virus (EBV, à l'origine de la mononucléose), retrouvé en cas de lymphomes de Burkitt et qui est présent dans 40 % des cellules cancéreuses en cas de maladie de Hodgkin ;
- l'HTLV-1 (Human T Lymphoma Virus) présent chez 3 % des patients présentant une leucémie ou un lymphome T.
- L'activation de gènes anormaux par des agents infectieux ou des oncogènes viraux.
Les causes du lymphome selon le biodécodage
Si on se place du point de vue du décodage biologique des maladies (ou biodécodage), le lymphome exprime le besoin de filtrer ce qui est ressenti comme nocif, aussi bien physiquement que psychologiquement et émotionnellement.
Le ressenti « je veux me défendre » ou « je cherche une protection » se traduit naturellement par une stimulation du système immunitaire puisqu'il a pour rôle la protection de l'organisme. Le lymphome aurait dans ce cas pour origine une difficulté particulièrement douloureuse (émotionnellement parlant) à parvenir à se protéger de ce qui est vécu comme une agression.
À cela s'ajoute souvent une notion de dévalorisation et d'angoisse avec l'idée de ne pas pouvoir s'appuyer sur son corps, source de danger (ce qui expliquerait le lien entre certaines pathologies chroniques et les lymphomes).
Principaux facteurs de risques des lymphomes
Si les causes des lymphomes sont mal connues, un certain nombre de facteurs de risque des lymphomes ont en revanche été identifiés.
Lymphomes : les facteurs de risques connus
Les études médicales ont apporté la preuve de certains facteurs pouvant favoriser l'apparition d'un lymphome.
Les personnes âgées de plus de 60 ans présentent plus de risques de développer un lymphome non hodgkinien (LNH) que les autres. En revanche, la maladie de Hodgkin apparaît principalement entre 10 et 40 ans.
Les personnes à risque sont également celles souffrant de maladies chroniques auto-immunes (potentiellement en raison d'une activation anormale et excessive des lymphocytes B). Certains traitements immunosuppresseurs pourraient faire diminuer le risque de lymphome lié à l’activité auto-immune, mais d'autres pourraient favoriser leur apparition ; le méthotrexate utilisé en cas de PR, par exemple, pourrait favoriser la survenue d'une maladie de Hodgkin. Parmi ces maladies auto-immunes, on retrouve notamment :
- la polyarthrite rhumatoïde (PR) double les risques de LNH et plus la maladie est ancienne plus le risque est grand (toutefois, les biothérapies aujourd'hui employées contre la PR permettent de mieux contrôler la maladie, ce qui a un retentissement positif sur les cancers hématologiques) ;
- le lupus systémique triple, voire quadruple ce risque ;
- le syndrome de Gougerot-Sjögren multiplie par 20 le risque de lymphome du MALT et par plus de 40 celui de lymphome B.
Bon à savoir : les traitements destinés à lutter contre la goutte augmenteraient eux aussi sensiblement le risque de développer un lymphome non hodgkinien (source : Yang HC et al. Traitements de la goutte et risque de cancer : étude cas témoins. Revue du rhumatisme. 2019).
Les personnes immunodéprimées sont également susceptibles de développer un lymphome, que l'affaiblissement du système immunitaire soit congénital (présent à la naissance) ou acquis (apparu plus tard au cours de la vie). Ce sera par exemple le cas :
- des séropositifs malades du sida ;
- des personnes souffrant de paludisme ou d'hépatite virale chronique ;
- des personnes sous traitement immunosuppresseur (suite à un greffe d'organe ou en cas de traitement chimiothérapeutique ou radiothérapeutique, par exemple).
Des antécédents personnels de lymphome constituent également un risque de rechute important. Le risque est maximal au cours des 5 premières années suivant le traitement.
Remarque : il est possible de développer un lymphome sans ces facteurs de risques.
Les volumineuses adénopathies médiastinales sont un facteur de risque établi chez les patients atteints de lymphome de Hodgkin localisé.
Enfin, les implants mammaires « macrotexturés » et ceux recouverts de polyuréthane sont interdits en France depuis 2019, en raison d’un risque accru de développer un lymphome anaplasique à grandes cellules. Au 17 janvier 2023, 103 cas de LAGC associés au port d’implants mammaires avaient été enregistrés depuis 2011, mais ce risque n'est plus présent pour les implants actuellement mis sur le marché en France.
Lymphomes : facteurs de risques possibles
Certains facteurs ont été reliés à l'apparition d'un lymphome. Toutefois, faute de preuves suffisantes, la prudence quant à l'interprétation de la liste suivante reste de mise :
Sexe
Les hommes sont légèrement plus à risque que les femmes.
Antécédents familiaux
Les antécédents familiaux constituent également un facteur de risque dans le cas du lymphome de Hodgkin, puisque le risque est plus élevé chez les personnes qui ont un frère ou une sœur ayant développé ce type de lymphome. Il existe un surrisque chez les jumeaux monozygotes si un des deux est touché par une maladie de Hodgkin.
Substances chimiques
Les expositions répétées à certaines substances chimiques telles que les pesticides (agent Orange par exemple), le benzène, les dérivés du pétrole, la dioxine, le trichloréthylène (solvant employé pour dégraisser les métaux), les solvants organiques utilisés pour les teintures capillaires, etc., augmenteraient le risque de développer un lymphome non hodgkinien (LNH).
Le glyphosate, l'herbicide le plus répandu au monde, a été classé comme agent carcinogène probable pour l'homme (classe 2A), tout comme le malathion et le diazinon, et il est associé aux LNH. Ce potentiel carcinogène peut-être favorisé par des effets toxiques cumulatifs mal connus, liés à l’usage combiné de fongicides, insecticides ou autres herbicides.
De même, en 2017, le lindane, un insecticide très largement utilisé en agriculture (mais qu'on retrouve aussi dans les traitements contre les poux et la gale), a été classé cancérogène pour l'homme, précisément en raison de sa responsabilité dans l'apparition des LNH. Il augmente en effet de 60 % les risques de LNH chez les personnes qui y sont exposées, indique le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer).
De plus, les résultats d’une étude française apportent les preuves supplémentaires d’une association possible entre l’utilisation domestique de pesticides durant la grossesse (insecticides notamment) et l’augmentation du risque de lymphome hodgkinien ou non hodgkinien chez l’enfant.
Par ailleurs, une étude montre que les patients professionnellement exposés aux pesticides ont un échec de traitement (dans le cadre d'un lymphome diffus à grandes cellules B) supérieur à celui des patients non exposés. Les patients exposés du fait d’une activité agricole ont un taux d’échec encore plus élevé que les autres. De même leur taux de survie à deux ans est inférieur avec une différence plus prononcée pour les patients ayant une activité agricole en comparaison des autres patients.
Bon à savoir : le décret n° 2015-636 du 5 juin 2015 a créé un nouveau tableau n° 59 de maladies professionnelles pour le régime agricole, relatif aux hémopathies malignes provoquées par les pesticides. Le décret n° 2022-573 du 19 avril 2022 a créé un nouveau tableau de maladie professionnelle pour le cancer de la prostate provoqué par les pesticides pour le régime général. Ceci permet la prise en charge du lymphome malin non hodgkinien. Par ailleurs, le décret n° 2020-1463 du 27 novembre 2020 a mis en œuvre le fonds d'indemnisation des victimes de pesticides qui permet une meilleure reconnaissance de ces maladies professionnelles. Il indemnise les salariés du régime général et les travailleurs agricoles atteints d'une maladie d'origine professionnelle liée à une exposition aux pesticides mais aussi les enfants ayant été exposés aux pesticides avant la naissance.
Remarque : le 13 mai 2019, le groupe allemand Bayer, propriétaire du Roundup (glyphosate), a été condamné par un tribunal américain à verser plus de 2 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros) de dommages à un couple affirmant que l’herbicide est à l’origine de leur lymphome.
Alimentation
L'alimentation pourrait également constituer un facteur de risque chez les personnes qui consomment beaucoup de viande, de produits laitiers et de produits riches en acides gras saturés. De même, une alimentation pauvre en légumes augmenterait le risque de LNH.
Obésité
Dans le même ordre d'idées, on considère que l'obésité constitue un important facteur de risque de développer un lymphome diffus à grandes cellules B. En effet, selon un article paru dans la revue American Journal of Epidemiology, les malades atteints d'un lymphome non hodgkinien consommaient en général plus de calories et étaient plus souvent obèses que les autres. L'obésité serait ainsi associée à un sur-risque de lymphome de 59 % chez les hommes et de 36 % chez les femmes. Chez les 25 % d'hommes consommant le plus de calories, le surrisque était de 95 % comparativement aux 25 % qui en consommaient le moins.
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Comprendre le lymphome
Sommaire
- Qu'est-ce qu'un lymphome ?
- Facteurs de risques
- Chiffres-clés